Les premiers habitants du Cameroun furent probablement les Baka, également appelés pygmées. Ils habitent toujours les forêts des provinces du sud et de l'est où certains se sont sédentarisés. Le peuple bantou, quant à lui, a occupé les zones couvrant le sud-ouest du Cameroun. Puis, les peuples Tikars, Bamouns et Bamiléké, arrivées d’Egypte, sont venus, eux aussi, occuper ce territoire, ainsi que la civilisation des Saos qui s'est installée au nord.
Les Tikar seront plus ou moins soumis aux Peuls. Les Bamileke se réfugient sur la partie centrale du plateau camerounais où ils s'organisent en chefferies. Quant aux Bamoum, ils auront sans doute le destin le plus connu grâce au système d'écriture qui y est inventé à la fin du XIXe siècle.
À partir du IXe siècle de notre ère, se constitue un état, nommé l'état Kanem, qui s'est développé autour du lac Tchad et devint un état musulman au XIe siècle. Puis, au XVIe siècle, le nord du Cameroun passa sous la domination de l'empire de Kanem-Bornou.
Aux XVIe et XVII siècles l’état Kanem imposa sa souveraineté à une grande partie du Cameroun, malgré une résistance féroce.
Au royaume Kanem, succéda le royaume Bamoun, fondé à la fin du XVIe siècle, et qui, bien qu'il dut lutter contre une grande invasion de Peuls, un peuple nomade, atteignit son apogée à la fin du XVIIIe siècle.
Écriture du sultan Njoya
[ Le sultanat de Bamoum a été fondé au XVIIIe siècle par Tcharé (= Nacharé), fils d'un chef Tikar émigré. Sa capitale était Foumban, à l'ouest du Cameroun . Les successeurs de Tcharé agrandiront son territoire jusqu'à la rivière Noun. Le Bamoum va constituer dès lors un rempart à l'avancée des peuls qui menacent depuis le massif d'Adamaoua, mais devra renoncer, au moins partiellement, à son indépendance à l'installation des Allemands en 1902. L'écriture de Bamoum - Njoya, le 17iem sultan de Bamoum, au pouvoir entre 1888 et 1923 a été l'inventeur d'un alphabet basé sur 502 idéogrammes (puis réduit à 83 signes). Il a ensuite créé des écoles pour en assurer la diffusion, et s'est occupé de recueillir les traditions orales, les lois et les coutumes des siens pour les retranscrire dans son système d'écriture. ]
Arrivée des européens au Cameroun
En 1472, des marins portugais, dirigés par Fernando Poo arrivèrent sur les côtes du Cameroun en passant par le fleuve Wouri. Poo nomma le pays "rivière des crevettes" ou « Rio dos Camarões » , en raison du nombre étonnant de crevettes qu’il trouva dans l'estuaire du Wouri, d’où le nom Cameroun.
L'esclavage se met en place au Cameroun à partir de 1532, Aux XVIIIe et XIXe siècles, des milliers d'esclaves déportés vers l'Amérique sont pour une partie, partis du comptoir de Bimbia, dans la localité de Dikolo, juché sur les hauteurs de la ville balnéaire de Limbé, dans le sud-ouest du Cameroun. Découvert en 1987, Bimbia est un site culturel classé au patrimoine national par l’État camerounais, candidat au patrimoine mondial de l’Unesco. Des archéologues arpentent cette nouvelle "route de l’esclave" après qu’y ont été découverts de nombreux vestiges. Les statistiques indiquent qu’il est parti davantage d’esclaves de Douala que de Bimbia, entre 1777 et 1821
Au XVIIIe siècle, le peuple nomade Peuls islamise les régions du sud du Cameroun et en 1845 c’est le début de l’évangélisation du Cameroun.
En 1868, des négociants allemands arrivent et s'établissent au Cameroun.
L'annexion allemande fut opérée par le navigateur Gustav Nachtigal, consul général d'Allemagne, le 15 juillet 1884, au milieu du plus profond secret, le traité avec les chefs locaux ayant été signé à minuit. Mais toute la population ne reconnut pas le traité; les partisans de l'influence anglaise résistèrent aux Allemands qui bombardèrent les villages révoltés. Depuis lors le pays fut divisé, les uns tenant pour les Anglais, dont la langue est la seule parlée avec les étrangers, les autres pour les Allemands. La situation était d'autant plus tendue que les Duallas (Douala) monopolisaient les échanges avec les Européens, qu'il fallut avoir recours à leur entremise, qu'ils empêchèrent les approvisionnements et se montrèrent fort soucieux de leur monopole.
L'Allemagne s'est progressivement installée au Cameroun auquel elle donnait le statut officiel de protectorat. La situation se maintient telle jusqu'à la Première Guerre mondiale, et son expulsion par les troupes britanniques et françaises, en 1916. Trois ans plus tard, le Cameroun est placé sous mandat de la Société des Nations qui en confie l'administration d'une grande partie du pays à la France(Cameroun Oriental). Une autre partie revenant à la Grande-Bretagne(Cameroun Occidental). L'ONU reprendra ce mandat après sa création en 1946, et conservera la France et le Royaume-Uni pour l'administration du Cameroun.
Le Cameroun depuis 1958
En 1958, un gouvernement d'autodétermination est créé dans la partie française, avec à sa tête Ahmadou Ahidjo. Ce dernier deviendra président du pays à l'indépendance du Cameroun en 1960, qui est s'agrandit en 1961 de la partie sous administration britannique (mais perd le Nord, rattaché au Nigéria : Jour de deuil national du Cameroun)
Après des débuts pluralistes, des mouvements insurrectionnels agitent le Cameroun, puis le régime se durcit. En 1966, un régime de parti unique est instauré au Cameroun(l'Union camerounaise et le KNDP fusionnèrent pour former l'UNC (Union nationale camerounaise)). En 1982, AHIDJO quitte ses fonctions et laisse la place à Paul BIYA, son ancien premier ministre. AHIDJO est exilé au Sénégal à la suite d’un putsch raté au Cameroun. L'ancien président Hamadou AHIDJO mourra en exile.
En 1992, BIYA est réélu dans une élection où d'autres partis que le sien sont autorisés à participer, et son parti gagnera encore les élections en 1997, 2004,…., 2019. Entre-temps un conflit de frontières avec le Nigéria, pour le contrôle de zones riches en pétrole (Bakassi), aura nécessité l'intervention d'une médiation des Nations Unies.